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Research Article

La leçon de choses: évolution et déclinaison d’une méthode didactique dans la pédagogie mondiale

The object lesson: evolution and transformation of a didactic method in global pedagogy

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Pages 74-86 | Received 23 Nov 2022, Accepted 24 Jul 2023, Published online: 05 Sep 2023
 

RÉSUMÉ

La leçon de choses est une modalité didactique particulière répandue en Europe et dans le monde occidentalisé au cours du XIXe siècle, diversement déclinée selon les contextes nationaux sous le nom d’Anschauungsunterricht, object lesson, lezione di cose, lección de cosas. Basée sur la méthode intuitive (parfois appelée naturelle), elle s’impose comme un rejeton direct de la pédagogie de Pestalozzi, bien que sa généalogie ait été reconstruite différemment de pays à pays. Cela en fait un cas intéressant de translation and transformation dans le domaine éducatif ou, peut-être, seulement un exemple de “maquillage” motivé par des raisons revanchardes. Le but est, en général, de faire acquérir des idées abstraites aux élèves de l’école maternelle et primaire à partir de l’observation des objets concrets. Grâce aux principaux théoriciens (les premiers disciples de Pestalozzi en Allemagne et en Angleterre, la pédagogue Marie Pape-Carpentier en France, les positivistes italiens et espagnols …), elle avait dans la plupart des cas la forme de la conversation maternelle, où adultes et enfants se provoquent mutuellement par des questions et des réponses. De nombreux programmes scolaires lui ont donné une place dans l’articulation du curriculum, d’autres l’ont maintenue sous des formes plus libres et spontanées. L’article se propose d’offrir, sur la base de la littérature la plus récente, une analyse des différentes traditions nationales, même en utilisant les principaux dictionnaires pédagogiques publiées en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle.

ABSTRACT

The object lesson is a particular teaching method that was widespread in Europe and the westernised world during the nineteenth century, which was variously adapted according to national contexts under the name of Anschauungsunterricht, leçon de choses, lezione di cose, and lección de cosas. Based on the intuitive (sometimes known as natural) method, it established itself as a direct product of Pestalozzi’s pedagogy, although its genealogy has been reconstructed differently from country to country. This makes it an interesting case of translation and transformation in education or, perhaps, simply an example of maquillage motivated by revanchism. The aim, in general, is to introduce abstract ideas to infant and primary school pupils through the observation of concrete objects. The leading theorists (the early followers of Pestalozzi in Germany and England, the educationalist Marie Pape-Carpentier in France, the Italian and Spanish positivists, etc.), gave it, in most cases, the form of a maternal conversation, where adults and children prompt each other with questions and answers. Many school programmes have given it a place in the curriculum, others have maintained it in freer and more spontaneous forms. This paper offers, on the basis of the most recent literature, an analysis of the different national traditions, using the main pedagogical dictionaries published in Europe in the second half of the nineteenth century.

Disclosure statement

No potential conflict of interest was reported by the author.

Correction Statement

This article has been republished with minor changes. These changes do not impact the academic content of the article.

Notes

1 Voir Peter Burke and R. Po-chia Hsia, eds., Cultural Translation in Early Modern Europe (Cambridge: Cambridge University Press, 2007).

2 Par exemple, Monica Ferrari, Matteo Morandi et Federico Piseri, a cura di, Maestri e pratiche educative in età umanistica. Contributi per una storia della didattica (Brescia: Scholé, 2019); Monica Ferrari et Matteo Morandi, a cura di, Maestri e pratiche educative dalla Riforma alla Rivoluzione francese. Contributi per una storia della didattica (Brescia: Scholé, 2020); Monica Ferrari et Matteo Morandi, a cura di, Maestri e pratiche educative dall’Ottocento a oggi. Contributi per una storia della didattica (Brescia: Scholé, 2020); Monica Ferrari, Matteo Morandi, Rita Casale et Jeannette Windheuser, a cura di, La formazione degli insegnanti della secondaria in Italia e in Germania. Una questione culturale (Milan: FrancoAngeli, 2021, édition allemande Bad Heilbrunn: Klinkhardt, 2021).

3 Sur les relations entre éducation et culture matérielle en général dans une perspective européenne, voir par exemple Karin Priem, Gudrun M. König et Rita Casale, hrsg., “Die Materialität der Erziehung: Kulturelle und soziale Aspekte pädagogischer Objekte,” Zeitschrift für Pädagogik. Beiheft 58 (2012); Marguerite Figeac-Monthus, dir., Éducation et culture matérielle en France et en Europe du XVIe siècle à nos jours (Paris: Honoré Champion, 2018), 7–13.

4 Paolo Vecchia, “Cose (lezioni di),” in Dizionario illustrato di pedagogia, dir. Antonio Martinazzoli e Luigi Credaro (Milan: Vallardi, [1894–1895]), vol. 1, 412, traduction mienne.

5 Ludwig Völter, “Anschauungsunterricht,” in Encyklopädie des gesammten Erziehungs- und Unterrichtswesens, hrsg. Karl A. Schmid (Gotha: Rudolf Besser, 1855), vol. 1, s.v. En outre, Gottlieb Gustav Deussing, Der Anschauungsunterricht in der deutschen Schule von Amos Comenius bis zur Gegenwart. Historisch-kritische Darstellung (Frankenberg i.S.: Druck von C.G. Rossberg, 1884).

6 [Ferdinand Buisson], “Intuition et méthode intuitive,” in Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, dir. Ferdinand Buisson (Paris: Hachette, 1887), partie I, t. 2, s.v., repris dans l’édition suivante de 1911 (Paris: Hachette), aujourd’hui disponible en ligne (http://www.inrp.fr/edition-electronique/lodel/dictionnaire-ferdinand-buisson). Sur l’oeuvre, véritable pilier de la culture française, je renvoie à Pierre Nora, “Le ‘Dictionnaire de pédagogie’ de Ferdinand Buisson. Cathédrale de l’école primaire,” in Les lieux de mémoire, dir. Pierre Nora (Paris: Gallimard, 1997, 1e ed. 1984), vol. 1: La Republique, 327–47; Patrick Dubois, Le Dictionnaire de Ferdinand Buisson. Aux fondations de l’école républicaine (1878–1911) (Berne: Peter Lang, 2002); L’école républicaine et la question des savoirs. Enquête au cœur du Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, dir. Daniel Denis et Pierre Kahn (Paris: CNRS Éditions, 2003); L’école de la Troisième République en questions. Débats et controverses dans le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, dir. Daniel Denis et Pierre Kahn (Berne: Peter Lang, 2006). Ainsi écrivait en 1873 Célestin Hippeau, chargé par le gouvernement français de nombreux voyages pédagogiques en Europe et outre-mer: “C’est … en s’inspirant de l’auteur de l’Émile que les Allemands ont introduit dans leurs écoles cet enseignement par l’aspect” (Célestin Hippeau, L’instruction publique en Allemagne. Salles d’asile (Kindergarten), écoles primaires, Realschulen, gymnases, universités, écoles spéciales, Paris: Didier et C., 1873, 67). En effet, “comme le fera Buisson, Hippeau est soucieux de rétablir les droits historiques de la France en matière de pédagogie de la leçon de choses, en voyant en Rousseau – naturalisé Français pour la circonstance! – son initiateur, et même, en-deçà, Montaigne et Fleury”: Pierre Kahn, La leçon de choses. Naissance de l’enseignement des sciences à l’école primaire (Villeneuve d’Ascq: Presses Universitaires du Septentrion, 2002), 104, note 58.

7 Narcisse Platrier, “Leçons de choses,” in Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, partie I, t. 2, 1528, également repris dans l’édition citée de 1911.

8 Ibidem. Une généalogie similaire est donnée par Augustin Sicard, Les études classiques avant la Révolution (Paris: Librairie académique Didier, Perrin et Cie, 1887), 301 ss.

9 Wolfgang Sahlfeld, “Méthode Intuitive: Interregional and International Circulation of a Pedagogical Idea (end of 19th Century),” Rivista di storia dell’educazione 5, no. 2 (2018): 59–72.

10 Costantino Soldi, Fröbel (Cremona: Feraboli, 1886), 13, traduction mienne. Voir Matteo Morandi, “Dopo Aporti. Note a margine di un dibattito d’epoca,” in Ferrante Aporti tra Chiesa, Stato e società civile. Questioni e influenze di lungo periodo, a cura di Monica Ferrari, Maria Luisa Betri et Cristina Sideri (Milan: FrancoAngeli, 2014), 344–54.

11 Costantino Soldi, Ferrante Aporti (Cremona: Ronzi e Signori, [1877]), 11, traduction mienne. Voir Matteo Morandi, “La riflessione pedagogica postaportiana,” in Monica Ferrari, Matteo Morandi et E. Platé, Lezioni di cose, lezioni di immagini. Studi di caso e percorsi di riflessione sulla scuola italiana tra XIX e XXI secolo (Parma: Junior-Spaggiari, 2011), 29–38.

12 Par exemple, Aristide Gabelli, Il metodo di insegnamento nelle scuole elementari d’Italia (Rome: Libreria Alessandro Manzoni di A. Tenconi, 1880). À l’occasion du centenaire de la naissance d’Aporti, le même polémiquait contre “un certain amour mal compris de la patrie, qui s’enflamme contre les importations étrangères, lorsque nous pourrions trouver, disent-ils, toute bonne chose chez nous et vivre heureux de nous-mêmes. À propos des jardins d’enfants de Fröbel, on cite en effet tous les pédagogues italiens anciens et modernes qui recommandaient d’éduquer les enfants selon la méthode naturelle, de les maintenir le plus possible en plein air et à la lumière, de les laisser courir, sauter et jouer, de leur donner des impressions de choses belles et gracieuses, de les habituer à observer l’infinie variété des formes et des couleurs qui égayent le monde obscur dans lequel nous vivons, d’aimer les plantes, les fleurs, la musique, de leur inspirer des sentiments délicats et bienveillants. Mais en vérité, il aurait été très curieux que nos pédagogues nous auraient conseillé de garder les enfants à l’intérieur et dans l’obscurité, assis et immobiles autant que possible, de les détourner de l’admiration des merveilles de la nature et de les grandir indifférents, grossiers et insensibles … Quant à reconnaître certains principes généraux, nous sommes donc égaux à tous les autres.” Idem, “Il metodo e gli asili Fröbel”, Il Risveglio educativo 7, no. 11–12 (1890): 82, traduction mienne.

13 Monica Ferrari, “Postfazione. L’educazione delle cose come problema pedagogico,” in Ferrari, Morandi et Platé, Lezioni di cose, lezioni di immagini, 111–29; eadem, Lo specchio, la pagina, le cose. Congegni pedagogici tra ieri e oggi (Milan: FrancoAngeli, 2011); Eadem, “Usi e lezioni delle cose: prospettive di analisi pedagogica in ottica diacronica,” in La ricerca pedagogica in Italia. Tra innovazione e internazionalizzazione, a cura di Michele Corsi (Lecce: Pensa Multimedia, 2014), 67–78. Voir aussi Matteo Morandi, “La lezione delle cose in prospettiva ermeneutica,” in Contributi per una pedagogia dell’infanzia. Teorie, modelli, ricerche, a cura di Andrea Bobbio et Andrea Traverso (Pisa: Ets, 2016), 35–48.

14 Charles Saffray, Leçons de choses. Cours méthodique comprenant les matières des programmes officiels (Paris: Hachette, 1880), V.

15 Sahlfeld, “Méthode Intuitive.” Voir aussi Eugenia Roldán Vera, “¿‘Enseñanza intuitiva’, ‘enseñanza objetiva’ o ‘lecciones de cosas’?: derroteros supranacionales de tres conceptos pedagógicos modernos en el siglo XIX” (document presenté aux XVII Jornadas Argentinas de Historia de la Educación: La investigación en la historia de la educación transitando el bicentenario: a 200 años de la batalla de Tucumán, San Miguel de Tucumán, 17–19 octobre 2012), https://www.academia.edu/2384503/_Ense%C3%B1anza_intuitiva_ense%C3%B1anza_objetiva_o_lecciones_de_cosas_derroteros_supranacionales_de_tres_conceptos_pedag%C3%B3gicos_modernos_en_el_siglo_XIX.

16 Alexandre Fontaine, Aux heures suisses de l’école républicaine. Un siècle de transferts culturels et de déclinaisons pédagogiques dans l’espace franco-romand (Paris: Demopolis, 2015), 209.

17 A noté encore Kahn (La leçon de choses, 104, note 58): “Il est décidément difficile, pour les représentants français de l’Instruction publique, de s’inspirer sans réserve d’une pédagogie en vigueur dans un pays ennemi et vainqueur, alors même qu’il faut prendre acte, et même modèle, de réalisations qui expliquent en partie pourquoi il est vainqueur.”

18 Daniel Tröhler, “Pestalozzi et le monde francophone, une relation difficile,” Revue germanique internationale 23 (2016): 35–50.

19 Voir La recepción de la pedagogía pestalozziana en las sociedades latinas, coord. Julio Ruiz Berrio et al. (Madrid: Endymion, 1997); Marcelo Caruso, “Rezeption als Performanz. Die ‘Pestalozzische Methode’ in Spanien (1800–1857),” Zeitschrift für pädagogische Historiographie 11, no. 1 (2005): 8–16; Idem, “El fin del sensualismo. La pedagogía alemana en el primer normalismo español (1840–1860),” dans La pedagogía alemana en España e Iberoamérica (1810–2010), coord. José Maria Hernández Díaz (Valladolid: Castilla ediciones, 2011), 31–56.

20 Pour une comparaison rapide entre la perspective de Pestalozzi et celle, par exemple, de Johann Friedrich Herbart, voir Dina Bertoni Jovine, “La lezione oggettiva,” Riforma della scuola 6, no. 10 (1960): 17–21.

21 Platrier, “Leçons de choses,” 1529.

22 Völter, “Anschauungsunterricht.”

23 Voir, par exemple, Bernard Huber, “Une étape déterminante dans l’évolution de l’enseignement de la géographie: J.-H. Pestalozzi à Yverdon (1805–1825),” Geographica Helvetica 52, no. 4 (1997): 129–32; Lynn K. Nykart, Modern Nature: The Rise of the Biological Perspective in Germany (Chicago/London: University of Chicago Press, 2009), 164, 170–1.

24 Platrier, “Leçons de choses,” 1529; également [Buisson], “Intuition et méthode intuitive,” 1375–6.

25 Avec la différence que, dans ce cas, la réponse ne doit pas être mémorisée par l’élève, mais découle spontanément d’une méthode inductive.

26 Voir Andrea Korda, “Object Lessons in Victorian Education: Text, Object, Image,” Journal of Victorian Culture 25, no. 2 (2020): 200–22.

27 [Elizabeth Mayo], Lessons on Objects, as Given in a Pestalozzian School at Cheam, Surrey (London: R.B. Seeley and W. Burnside, 1830), 4–7.

28 Voir Kahn, La leçon de choses, 49, note 92. En outre, Christophe Garrabet, “Raconter les savoirs. Les récits de vulgarisation scientifique dans la seconde moitié du XIXe siècle,” in Penser le vivant, dir. Laurence Dahan-Gaida et al. (Paris: Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2017), 289–307.

29 Voir Derek Hodson, “Science Curriculum Change in Victorian England: A Case Study of the Science of Common Things,” in International Perspectives in Curriculum History, ed. I. Goodson (New York: Routledge, 1987), 139–78.

30 Kahn, La leçon de choses, 155 ss.

31 Vecchia, “Cose (lezioni di),” 412, traduction mienne.

32 Platrier, “Leçons de choses,” 1530. On peut se demander si c’est encore le cas aujourd’hui, dans les contextes, virtuels ou non, dans lesquels nous vivons …

33 Voir Constantin Delhez, Gymnastik der Sinne. Ein neues Erziehungs-System (Vienne: Verlag dei dem Verfasser, 1878); Adriano Garbini, Educazione fisica del bambino. Ginnastica igienica, ginnastica medica, ginnastica dei sensi (Verona: Drucker, 1889); Idem, La ginnastica dei sensi nei giardini d’infanzia e nelle scuole elementari (Verona: Franchini, 1890); Idem, La ginnastica dei sensi nello sviluppo psichico del bambino (Milano: Tip. Cooperativa Insubria, 1890).

34 Platrier, “Leçons de choses,” 1532.

35 Marie Pape-Carpantier, Conférences sur l’introduction de la méthode des salles d’asile dans l’enseignement primaire (Paris: Hachette, 1868).

36 Voir Bruno Klein, “La leçon de choses selon Marie Pape-Carpantier,” Recherches en éducation 8 (2010), https://doi.org/10.4000/ree.452.

37 Gilles Ubrich, La méthode intuitive de Ferdinand Buisson. Histoire d’une méthode pédagogique oubliée (Paris: L’Harmattan, 2014).

38 Will Seymour Monroe, History of the Pestalozzian Movement in the United States (Syracuse: C.W. Bardeen, 1907); and Sarah Anne Carter, Object Lessons: How Nineteenth-Century Americans Learned to Make Sense of the Material World (New York: Oxford University Press, 2018).

39 Helen May, Baljit Kaur and Larry Prochner, Empire, Education, and Indigenous Childhoods: Nineteenth-Century Missionary Infant Schools in Three British Colonies (Farnham: Ashgate, 2014); Karen Stanworth, Visibly Canadian: Imaging Collective Identities in the Canadas, 1820–1910 (Montreal: McGill-Queen’s University Press, 2014); Parna Sengupta, Pedagogy for Religion: Missionary Education and the Fashioning of Hindus and Muslims in Bengal (Berkeley: University of California Press, 2011).

40 Lucía Martínez Moctezuma, “Paseando con la ciencia: los libros de ‘lecciones de cosas’, 1889–1921,” in Las disciplinas escolares y sus libros, coord. Luz Elena Galván Lafarga y Lucía Martínez Moctezuma (Mexico City: Juan Pablos Editor, 2010), 185–213.

41 Vera Teresa Valdemarin, Estudando as lições de coisas: análise dos fundamentos filosóficos do método de ensino intuitivo (Campinas: Autores Associados, 2004); Karl M. Lorenz e Aricle Vechia, “First Experiences with Object Lessons in Nineteenth-Century Brazil: Origins of a Progressive Pedagogy for the Brazilian Primary School,” Revista Diálogo Educacional 5, no. 14 (2005): 125–34; Gladys Mary Teive, “Manual de lições de coisas de Norman Calkins: operacionalizando a forma intuitiva de ensinar e de aprender,” Sarmiento 11 (2007): 79–92; Eadem, Uma vez normalista, sempre normalista. Cultura escolar e produção de um habitus pedagógico (escola normal catarinense – 1911/1935) (Florianópolis: Insular, 2008), ch. 3, 109–38.

42 María Cristina Linares, “Posibles itinerarios y recepciones del método intuitivo en la Argentina (1880–1910),” Del prudente sabre y el máximo posible de sabor, no. 7 (2012): 8–26.

43 Roldán Vera, “¿‘Enseñanza intuitiva’, ‘enseñanza objetiva’ o ‘lecciones de cosas’?”

44 Benjamin Duke, The History of Modern Japanese Education: Constructing the National School System, 1872–1890 (New Brunswick: Rutgers University Press, 2009).

45 Alice L. Conklin, A Mission to Civilise: The Republican Idea of Empire in France and West Africa, 1895–1930 (Stanford: Stanford University Press, 1997).

46 Voir Kahn, La leçon de choses, 49, note 92.

47 Giuseppe Neri, “Lavoro manuale scolastico,” in Dizionario illustrato di pedagogia, vol. 2 [1895–1899], 436–7, traduction mienne. Voir aussi Matteo Morandi, “La voce ‘Lavoro manuale’ nell’enciclopedismo pedagogico di fine ’800: una comparazione Italia-Francia,” Rivista di storia dell’educazione 3, no. 1 (2016): 11–25.

48 Rosa Agazzi, Come intendo il museo didattico nell’educazione dell’infanzia e della fanciullezza (Brescia: Queriniana, 1923). Voir aussi Massimo Grazzini, Sulle fonti del Metodo Pasquali-Agazzi e altre questioni. Interpretazioni, testi e nuovi materiali. Contributi per una Storia dell’Educazione e della Scuola infantile in Italia (Brescia: Istituto di Mompiano, Centro Studi pedagogici Pasquali-Agazzi, Comune di Brescia, 2006).

49 Maria Montessori, Il metodo della pedagogia scientifica applicato all’educazione infantile nelle Case dei Bambini (edizione critica) (Rome: Opera Nazionale Montessori, 2000, 1e ed. 1909).

50 Ovide Décroly et Eugènie Monchamp, L’initiation à l’activité intellectuelle et motrice par les jeux éducatifs. Contribution à la pédagogie des jeunes enfants et des irréguliers (Neuchâtel: Delacaux;  Paris: Niestlé, 1922, 1e ed. 1914), 140.

51 Henri Wallon, “La formation psychologique des maîtres,” Enfance 12, no. 3–4 (1959) (1e ed. 1938): 402.

52 John Dewey, Démocratie et éducation. Introduction à la philosophie de l’éducation (1916, trad. fr. Bordeaux: L’Âge d’homme, 1983), 178.

53 Ibid., 240–1.

54 Élise Freinet, Naissance d’une pédagogie populaire. Historique de la C.E.L. (Cannes: École moderne française, 1949).

55 Eric J. Hobsbawm, The Age of Empire: 1875–1914 (London: George Weidenfeld & Nicolson; New York: Pantheon Books, 1987).

56 Ainsi par exemple l’Italie, engagée même à prouver les lointaines origines nationales de la famille Pestalozzi: Pasquale D’Ercole, “Pestalozzi Giovanni Enrico,” in Dizionario illustrato di pedagogia, vol. 3 [1899–1908], 237.

57 Par exemple, Gita Steiner-Khamsi, “Understanding Policy Borrowing and Lending: Building Comparative Policy Studies,” in Policy Borrowing and Lending: World Yearbook of Education 2012, ed. Gita Steiner-Khamsi and Florian Waldow (London/New York: Routledge, 2012), 3–17.

58 Le projet, coordonnée par Gabriela Ossenbach Sauter (UNED, Espagne), María Eugenia Roldán Vera (Centro de Investigacion y Estudios Avanzados del IPN, Mexique) et Rosalía Meníndez (Universidad Pedagógica Nacional, Mexique), vise à créer une bibliothèque digitale de textes scolaires des leçons de choses de Mexique, Brésil, Argentine, Cuba, Italie et Espagne. https://www.mescla.unito.it/progetto/la-pedagogia-delle-cose.

59 Voir aussi Federico Gómez Rodríguez de Castro, Miguel Somoza Rodríguez et Ana María Badanelli Rubio, “Los manuales de ‘Lecciones de Cosas’” (s.d.), https://www.centromanes.org/?page_id=756. Sur la diffusion de la méthode intuitive dans le curriculum de l’école primaire notamment en Espagne, voir Federico Gómez Rodríguez de Castro, “Lecciones de Cosas en el curriculo escolar,” dans El curriculum. Historia de una mediación social y cultural. IX Coloquio de Historia de la Educación (Granada: Osuna, 1996), vol. 2, 315–20; Idem, “Lecciones de cosas y centros de interés,” in Historia ilustrada del libro escolar en España. Del Antiguo Régimen a la Segunda República, dir. Agustín Escolano Benito (Madrid: Fundación G. Sánchez Ruipérez, 1997), 449–66. En outre, on signale Julia Melcón Beltrán, “Currículo escolar y lecciones de cosas,” dans El libro escolar, reflejo de intenciones políticas e influencias pedagógicas, dir. Alejandro Tiana Ferrer (Madrid: Universidade nacional de educación a distancia, 2000), 135–60; and et Kazumi Munakata, “Os padrões dos livros de lições de coisas,” Educação e Fronteiras 7, no. 19 (2017): 91–103.

60 Par exemple, Jacques Gimard, Nos belles leçons de choses (Paris: Hors, 2013).

61 Cité par Martínez Moctezuma, “Paseando con la ciencia,” 211, traduction mienne.

62 Voir le titre évocateur de la conversation de Gabriele Albanesi avec Elisa Zappella, “Fuggivamo da una pedagogia fatta di parole, aspettando il tempo della pedagogia delle cose,” in Le cose e le loro lezioni. Itinerari di analisi pedagogica in prospettiva diacronica, a cura di Monica Ferrari e Matteo Morandi (Mantoue: Comune di Mantova, 2017), 151–61.

Additional information

Notes on contributors

Matteo Morandi

Matteo Morandi graduated cum laude in Contemporary History at the University of Bologna, obtained a PhD in History (University of Pisa, 2006) and in Institutions, Ideas, and Political Movements in Contemporary Europe (University of Pavia, 2013), and is a researcher in History of Education at the University of Pavia, where he also teaches General Pedagogy. He is currently a member of the Executive Committee of the SIPED (Società Italiana di Pedagogia). He has published numerous books, articles and essays on the history of school and teaching practices. In addition to object lessons, his interests include, among other things, the history of the theories, strategy and modes of assessment in schools, the history of teacher training (including from a transnational perspective) and the history of physical education as a teaching subject.

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