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Lavoisier and the History of Chemistry

Pages 209-224 | Published online: 05 Apr 2024
 

Abstract

During the eighteenth century, authors of chemical treatises and courses on chemistry often introduced their work with a chapter devoted to the history of chemistry. While there may have been different reasons for the use of history, its importance was never seriously questioned. However, when Antoine Laurent Lavoisier (1743–1794) took a professional interest in chemistry in the early 1770s, he progressively became uneasy with this literary tradition. In this essay, I intend to explore the ways in which Lavoisier looked at the history of chemistry and to show how, from the 1780s onwards, he began to adopt a hostile attitude towards historical erudition. This vision, which culminated in the publication of the Traité élémentaire de chimie (Paris, 1789), was not only the result of a stylistic preference but constituted a direct attack on a way of doing chemistry from which Lavoisier intended to distance himself.

Acknowledgements

I would like to express my gratitude to Bruce Moran for his generous editorial suggestions, as well as to the two anonymous referees for their extremely valuable criticism.

Disclosure statement

No potential conflict of interest was reported by the author.

Notes

1 James Keir, A First Part of a Dictionary of Chemistry (London, 1789), iii and i. Although Keir was a fierce opponent of Lavoisier his statement is nearly identical to the following of the French chemist: “cette science, depuis dix ans, a presque entièrement changé de face […] Nous sommes redevable a ces connaissances à la chimie des corps aériformes, science presque entièrement crée de nos jour.” Lavoisier, “Note pour l’article chimie” (ca. 1780), in Lavoisier, Œuvres, vol. 5 (Paris: Imprimerie Nationale, 1892), 298–99; according to Duveen and Klickstein this was a draft of an article “which was probably intended for the ‘Dictionnaire d’artillerie de l’Encyclopédie méthodique,’ a work which was never published.” Denis I. Duveen and Herbert S. Klickstein, A Bibliography of the Works of Antoine Laurent Lavoisier 1743–1794 (London: Dawsons, 1954), 438.

2 Jost Weyer, Chemiegeschichtsschreibung von Wiegleb (1790) bis Partington (1970) (Hildesheim: Olms, 1974); Dietrich von Engelhardt, Historisches Bewusstsein in der Naturwissenschaft von der Aufklärung bis zum Positivismus (Freiburg/München: Karl Alber, 1979); Marco Beretta, “The Historiography of Chemistry during the Eighteenth Century: A Preliminary Survey and Bibliography,” Ambix 39 (1992): 1–10; Janis Langins, “Fourcroy, historien de la Révolution chimique,” in Lavoisier et la Révolution chimique: Actes du colloque tenu à l'occasion du bicentenaire de la publication du Traité élémentaire de chimie 1789, École Polytechnique, 4 et 5 décembre 1989, ed. Michelle Goupil (Paris: École Polytechnique, 1992), 13–34, John G. McEvoy, The Historiography of the Chemical Revolution: Patterns of Interpretation in the History of Science (London: Pickering & Chatto, 2010).

3 Denis Diderot and Jean d’Alembert, eds., Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, vol. 1 (Paris: Briasson, 1751), xlvii.

4 From Henry George Liddell and Robert Scott, A Greek-English Lexicon. I have consulted the on line edition available at the address https://www.perseus.tufts.edu/hopper/text?doc=Perseus:text:1999.04.0057 (accessed 7 July 2023). On this see Gianna Pomata and Nancy G. Siraisi, eds., Historia: Empiricism and Erudition in Early Modern Europe (Cambridge, MA: MIT Press, 2005).

5 The first six classes were devoted to humanities (classes d'humanitez) and ended with the class of rhetoric. They were followed by a class in mathematics, one in physics and one in logic. The last two classes were ranged under the general denomination of classe de philosophie. On Lavoisier’s early education see Marco Beretta, A New Course in Chemistry: Lavoisier’s First Chemical Paper (Firenze: Olschki, 1994), 11–21. On Lavoisier’s early education see also Henry Guerlac, “A Note on Lavoisier’s Early Education,” Isis 47 (1956): 211–16; Henry Guerlac, Antoine-Laurent Lavoisier: Chemist and Revolutionary (New York: Scribner’s and Sons, 1975), 47–75 and Jean Pierre Poirier, Lavoisier: Chemist, Biologist, Economist (Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 1996), 4–61; Marco Beretta and Paolo Brenni, The Arsenal of Eighteenth-Century Chemistry: The Laboratories of Antoine Laurent Lavoisier (1743–1794) (Leiden: Brill, 2022), 18–28.

6 Archives de l’Académie des Sciences – Paris, Dossier Lavoisier 1710/2, “Histoire. Caracteres des grands hommes, des princes et des hommes remarquables” (1760), 11 fols.

7 “Si le désir de perpétuer son nom et ses actions dans la mémoire des hommes est conforme à la nature et à la raison.” The whole text of Lavoisier’s memoir has been published in Patrice Bret, “Devenir des héros. Le mémoire inédit de Lavoisier au concours d’éloquence de l’Académie de Besançon en 1761,” Dix-huitième siècle 37 (2005): 329–46.

8 “C'est ainsi que les personnages illustres souvent trop au-dessus de leur siècle, travaillent presque toujours en pure perte pour leur siècle même; c'est aux âges suivans qu'il est réservé de recueillir le fruit de leurs lumières.” Jean d’Alembert, “Discours préliminaire,” Encyclopédie, vol. 1 (1751): i–xliii (on xxx).

9 On d’Alembert historiography see Thomas L. Hankins, Jean d’Alembert: Science and the Enlightenment (Oxford: Oxford University Press, 1970); Judith N. Shklar, “Jean D’Alembert and the Rehabilitation of History,” Journal of the History of Ideas 42 (1981): 643–64. See also the annotated edition of his preliminary discourse: Jean d’Alembert, Discours préliminaire de l’Encyclopédie, publié intégralement d’après l’édition de 1764 […] par F. Picavet (Paris: Vrin, 1984).

10 “Sed nescio quo modo inhaeret in mentibus quasi saeclorum quoddam augurium futurorum, idque in maximis ingeniis altissimisque animis et existit maxime et apparet facillime. quo quidem dempto quis tam esset amens, qui semper in laboribus et periculis viveret?” Cicero, Tusculanae Disputationes, I, XV, 33, English trans. Francis Barham.

11 Marco Beretta, Bibliotheca Lavoisieriana: The Catalogue of the Library of Antoine Laurent Lavoisier (Florence: Olschki, 1995).

12 Antoine Laurent Lavoisier, “Mémoire sur les différents moyens qu'on peut employer pour éclairer une grande ville” (1765), in Lavoisier, Œuvres, vol. 3 (Paris: Imprimerie Impériale, 1868), 1–77.

13 “Je ne parlerai point de ce qu'ont écrit sur les éléments les philosophes des premiers siècles; l'exposé que je pourrais faire de leur opinion me jetterait dans des détails trop étendus, ils répandraient d'ailleurs peu de jour sur la question que j'ai à traiter: je passe à ce qui intéresse plus particulièrement les physiciens: je veux parler des faits.” Antoine Laurent Lavoisier, “Premier Mémoire sur la nature de l'eau, et sur les expériences par lesquelles on a prétendu prouver la possibilité de son changement en terre” (1773), in Lavoisier, Œuvres, vol. 2 (Paris: Imprimerie Impériale, 1862), 1–2.

14 Johann Gotschalk Wallerius, Elemens d’agriculture physique et chymique (Yverdon, 1766), 79–94.

15 “Quelques nombreuses que soient les expériences de MM. Hales, Black MagBride, Jacquin, Cranz, Pristley et de Smeth, sur cet objet, il s’en faut bien néanmoins qu’elles soient assez nombreuses pour former un corps de théorie complet. Il est constant que l’air fixe présente des phénomènes très différents de l’air ordinaire […] Ces différences seront développées dans toute leur étendue, lorsque je donnerai l’histoire de tout ce qui a été sur l’air qu’on dégage des corps et qui s’y fixe. L’importance de l’objet m’a engagé à reprendre tout ce travail, qui m’a paru occasionner une révolution en physique et en chimie. J’ai cru ne devoir ne regarder tout ce qui a été fait avant moi que comme des indications ; je me suis proposé de tout répéter avec de nouvelles précautions, afin de lier ce que nous connaissons sur l’air qui se fixe, ou qui se dégage des corps, avec les autres connaissances acquises et de former une théorie.” Lavoisier, “Registre de laboratoire,” vol. 1, Archives de l’Académie des Sciences Paris, Dossiers Lavoisier, fols. 2r–3r. The entire memorandum was published for the first time in Henry Guerlac, Lavoisier – The Crucial Year: The Background and Origin of His First Experiments on Combustion in 1772 (Ithaca, NY: Cornell University Press, 1961), 228–30.

16 Antoine Laurent Lavoisier, Opuscules physiques et chymiques (Paris: Durand, 1774). Although the book bears the date 1774, it was in fact printed in December 1773.

17 “Un grand nombre de physiciens et de chimistes étrangers s'occupent dans ce moment de recherches sur la fixation de l'air dans les corps et sur les émanations élastiques qui s'en dégagent, soit pendant les combinaisons, soit par la décomposition et la résolution de leurs principes: des mémoires, des thèses, des dissertations de toute espèce, paraissent, en Angleterre, en Allemagne, en Hollande ; les chimistes français seuls semblent ne prendre aucune part à cette importante question, et, tandis que les découvertes étrangères se multiplient chaque année, nos ouvrages modernes, les plus complets, à beaucoup d'égards, qui existent en chimie, gardent un silence presque absolu sur ce point.

Ces considérations m'ont fait sentir la nécessité de présenter au public le précis de tout ce qui a été fait jusqu'à ce jour sur la combinaison de l'air dans les corps, et de mettre sous ses yeux le tableau des connaissances acquises en ce genre. Cet objet est celui que je me suis proposé dans la première partie de cet ouvrage ; j'ai cherché à le remplir avec toute l'impartialité dont je suis capable, et je me suis borné, autant que j'ai pu, au simple rôle d'historien.” Lavoisier, Opuscules physiques et chymiques (1774) in Lavoisier, Œuvres, vol. 1, (Paris: Imprimerie Impériale, 1864), 445. The English translation is taken from Lavoisier, Essays Physical and Chemical, trans. Thomas Henry (London: Johnson, 1776), 1–2.

18 Meldrum correctly pointed out that “Lavoisier had taken up the history of chemistry but not for its own sake: he had an ulterior purpose which was the advancement of chemistry by means of his own experiments.” Andrew Norman Meldrum, The Eighteenth Century Revolution in Science – The First Phase (London: Longmans, 1930), 20. Abbri has also remarked that Lavoisier’s choice to introduce the topic with a historical introduction was anomalous: Ferdinando Abbri, Le terre, l’acqua, le arie. La rivoluzione chimica nel Settecento (Bologna: Il Mulino, 1984), 117.

19 Lavoisier, Œuvres, vol. 1, 482, English translation in Lavoisier, Essays, 64.

20 Lavoisier, Essays, 38.

21 “On croit devoir prévenir le lecteur que la théorie de l'air fixe n'avait pas acquis, au sortir des mains de M. Black, tout l'ensemble et toute la consistance qu'on lui a donnés dans cet article; elle ne les a acquis que d'après l’ouvrage de M. Jacquin, dont on rendra compte incessamment. On a cru devoir ajouter, ici cette remarque, non pas dans la vue de diminuer en rien les sentiments de reconnaissance et d'admiration dus au mérite et au génie de M. Black, auquel appartient, sans équivoque et sans partage, l'invention, mois pour rendre à M. Jacquin une justice qui lui est due, et pour éviter de sa part, une réclamation qui serait fondée.” Lavoisier, Œuvres, vol. 1, 471, English translation in Lavoisier, Essays, 45–46.

22 “Le traité de M. Priestley n'étant, en quelque façon, qu'un tissu d'expériences, qui n'est presque interrompu par aucun raisonnement, un assemblage de faits, la plupart nouveaux, soit par eux-mêmes, soit par les circonstances qui les accompagnent, on conçoit qu'il est peu susceptible d'extrait; aussi serai-je obligé de le suivre pas à pas dans l'exposé que je vais faire de ses travaux, et mon extrait se trouvera-t-il presque aussi long que son traité.” Lavoisier, Œuvres, vol. 1, 512, English translation in Lavoisier, Essays,121.

23 Priestley regarded pneumatic chemistry as a part of natural philosophy and he always preferred to present himself as natural philosopher rather than a chemist. On Priestley’s use of historical narratives in his scientific work see John Hedely Brooke, “Joseph Priestley (1733–1804) and William Whewell (1794–1866): Apologists and Historians of Science. A Tale of Two Stereotypes,” in Science, Medicine and Dissent: Joseph Priestley (1733–1804), ed. R.G.W. Anderson and Christopher Lawerence (London: Wellcome Trust/ Science Museum, 1987), 11–27; Robert E. Schofield, The Enlightened Joseph Priestley: A Study of His Life and Work from 1773 to 1804 (Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 2004), 241–63.

24 Joseph Priestley, History and Present State of Discoveries Relating to Vision, Light and Colours (London: Johnson, 1772), i. In 1767 Priestley published The History and Present State of Electricity. The latter work was translated into French in 1771 and Lavoisier owned one copy in his library. Joseph Priestley, The History and Present State of Electricity, with Original Experiments (London: J. Dodsley, J. Johnson and T. Cadell, 1767) and Joseph Priestley, Histoire de l'électricité. traduite de l'anglois, avec des notes critiques, 3 vols. (Paris: Hérissant, 1771).

25 On this see Patrice Bret, “Lavoisier et l’apport de la chimie académique à l’industrie des poudres et salpêtres,” Archives Internationales d’Histoire des Sciences 46 (1996): 57–74 ; Patrice Bret, “Funding and Directing Research or Rewarding Scientific Achievements? Two Centuries of Prizes at the Academy of Sciences in Paris,” Nuncius 34 (2019): 317–55.

26 Recueil de Mèmoires et pièces sur la formation et la fabrication du Salpêtre (Paris: Moutard, 1786), 1–198. The piece published by Grimaux in Lavoisier’s Œuvres, vol. 5, 461–93 is largely incomplete.

27 “C'est la marche ordinaire de presque tous ceux qui écrivent en physique de faire passer successivement leur lecteur par toute la suite des idées qui les a conduits au point où ils sont parvenus. Ils mêlent partout l'histoire de leur découverte avec leur découverte elle-même, et ils parviennent à noyer dans de gros volumes des idées simples et des faits qui, présentés naturellement, n'auraient tenu que quelques chapitres. Si cette méthode peut quelquefois éclairer le philosophe sur la marche de l'esprit humain, elle est rarement utile au physicien, et il faut laisser cet échafaudage d'idées incomplètes, d'expériences graduelles pour ces dissertations académiques où l'on a plus pour objet de faire valoir ce qu'on a fait que de contribuer réellement à l'avancement de la science. Si j'eusse suivi cette méthode, il ne m'aurait pas été difficile de faire un grand ouvrage: j'aurais pu me contenter de copier les registres de mon laboratoire, de les accompagner de réflexions succinctes, et j'aurais vu en peu de temps les volumes se multiplier sous ma plume.” (Italics are mine). Lavoisier, “Introduction et plan d'un deuxième volume des Opuscules physiques et chimiques” (ca. 1778), in Lavoisier, Œuvres, vol. 5, 267.

28 “Il est temps de débarrasser la chimie des obstacles de toute espèce qui retardent ses progrès, d'y introduire un véritable esprit d'analyse, et nous avons suffisamment établi que c'était par le perfectionnement du langage que cette réforme devait être opérée. Nous sommes bien éloignés sans doute de connaître tout l'ensemble, toutes les parties de la science ; on doit donc s'attendre qu'une nomenclature nouvelle, avec quelque soin qu'elle soit faite, sera loin de son état de perfection ; mais pourvu qu'elle ait été entreprise sur de bons principes ; pourvu que ce soit une méthode de nommer plutôt qu'une nomenclature, elle s'adaptera naturellement aux travaux qui seront faits dans la suite ; elle marquera d'avance la place et le nom des nouvelles substances qui pourront être découvertes et elle n'exigera que quelques réformes locales et particulières.” Antoine Laurent Lavoisier, Méthode de nomenclature chimique (Paris: Cuchet, 1787), 16–17.

29 The Traité primarily focused on pneumatic chemistry and left in the shadow the traditional survey of the three kingdoms, mineral, vegetable and animal. Lavoisier, Traité élémentaire de chimie 2 vols. (Paris: Cuchet, 1789).

30 “Je n'avais pour objet, lorsque j'ai entrepris cet ouvrage, que de donner plus de développement au Mémoire que j'ai lu à la séance publique de l'Académie des sciences du mois d'avril 1787, sur la nécessité de réformer et de perfectionner la nomenclature de la chimie.” Lavoisier, Œuvres, vol. 1, 1. English translation by Robert Kerr in Lavoisier, Elements of Chemistry (Edinburgh: Creech, 1790), xiii.

31 “Peut-être serait-on plus fondé à me reprocher de n'avoir donné, dans l'ouvrage que je présente au public, aucun historique de l'opinion de ceux qui m'ont précédé ; de n'avoir présenté que la mienne, sans discuter celle des autres. Il en est résulté que je n'ai pas toujours rendu à mes confrères, encore moins aux chimistes étrangers, la justice qu'il était dans mon intention de leur rendre ; mais je prie le lecteur de considérer que, si l'on accumulait les citations dans un ouvrage élémentaire, si l'on s'y livrait à de longues discussions sur l'historique de la science et sur les travaux de ceux qui l'ont professée, on perdrait de vue le véritable objet qu'on s'est proposé, et l'on formerait un ouvrage d'une lecture tout à fait fastidieuse pour les commençants. Ce n'est ni l'histoire de la science, ni celle de l'esprit humain, qu'on doit faire dans un traité élémentaire ; on ne doit y chercher que la facilité, la clarté ; on en doit soigneusement écarter tout ce qui pourrait tendre à détourner l'attention. C'est un chemin qu'il faut continuellement aplanir, dans lequel il ne faut laisser subsister aucun obstacle qui puisse apporter le moindre retard. Les sciences présentent déjà par elles-mêmes assez de difficultés, sans en appeler encore qui leur sont étrangères. Les chimistes s'apercevront facilement, d'ailleurs, que je n'ai presque fait usage, dans la première partie, que des expériences qui me sont propres. Si quelquefois il a pu m'échapper d'adopter, sans les citer, les expériences ou les opinions de M. Berthollet, de M. de Fourcroy, de M. de Laplace, de M. Monge, et de ceux, en général, qui ont adopté les mêmes principes que moi, c'est que l'habitude de vivre ensemble, de nous communiquer nos idées, nos observations, notre manière de voir, a établi entre nous une sorte de communauté d'opinions, dans laquelle il nous est souvent difficile à nous-mêmes de distinguer ce qui nous appartient plus particulièrement.” Lavoisier, Œuvres, vol. 1, 12–13; English translation by Robert Kerr in Lavoisier, Element of Chemistry, xxxii–xxxiii.

32 “Monsieur, la cause de l'augmentation de la pesanteur que la calcination fait éprouver à certains métaux, a été de tous les temps un sujet de spéculation & de recherches pour les Chymistes & les Physiciens. Cardan, Caesalpin Libavius, & beaucoup d'autres, ont anciennement tâché d'expliquer ce phénomène; mais entre tous on doit, à juste titre, distinguer Jean Rey, Médecin Perigourdin, qui vivoit au commencement du dernier siècle. Son Ouvrage, inconnu peut-être de tous les Chymistes & Physiciens d'aujourd'hui, m'a paru d'autant plus mériter d'être tiré de l'oubli, que la cause qu'il assigne à l'augmentation de poids qu'ont éprouvée les chaux de plomb & d'étain, a un rapport immédiat avec celle qui est sur le point d'être reconnue de tous les Chymistes. Je n'ai, Monsieur, connu le Livre de Jean Rey, qu'après avoir publié par la voie de votre Journal, la seconde partie de mes Expériences sur les chaux mercurielles. Je ne pouvois donc en parler dans rémunération très-succincte que je fis alors des différentes opinions fur la cause de l'augmentation de pesanteur des chaux métalliques: ma faute, quelqu'involontaire qu'elle ait été, doit être réparée; & pour le faire, je me hâte de rendre justice à un Auteur, qui, par la profondeur de ses spéculations, est parvenu à désigner la véritable cause de cette augmentation. Voudriez vous, Monsieur, concourir avec moi à faire connoître l'excellent Ouvrage de Jean Rey. Votre Journal se lit dans toute la France; il est répandu dans les pays étrangers; si vous vouliez y insérer la notice ci-jointe, les Chymistes de tous les pays sauroient en peu de tems que c'est un François, qui, par la force de son génie & de ses réflexions, a deviné le premier la cause de l'augmentation de poids qu'éprouvent certains métaux, lorsqu'en les exposant à l'action du feu, ils se convertissent en chaux, & que cette cause est précisément la même que celle dont la vérité vient d'être démontrée par les Expériences que M. Lavoisier a lues à la dernière Séance publique de l'Académie des Sciences.” Cited in Jean Rey, Essays de Iean Rey, docteur en médecine, sur la recherche de la cause pour laquelle l'éstain et le plomb augmentent de poids quand on les calcine (Paris: Ruault 1777), xiii–xiv ; English Translation in Quarterly Journal of Science, Literature and Art 11 (1803): 76–77. About at the same time the professor of chemistry at Strasbourg published a dissertation defended by Joh. Fredericus Corvinus and entitled Historia Aërii Factitii (Strasbourg: Ex Officina Joh. Henrici Heitzii, 1776) in which he also mentioned Rey’s work as an anticipation.

33 In the introduction to his Essay on Phlogiston (London: Davis, 1787), Richard Kirwan also pointed out that Rey anticipated Lavoisier and that the French chemist did not observe anything particularly new. Madame Lavoisier who translated the Essay an year later wrote a preface in which she dismissed Kirwan’s historical account and claimed to her husband and his closest collaborators the exclusive credit for the new theory. On this interesting controversy see Keiko Kawashim, “Madame Lavoisier: et la traduction de l’Essay on Phlogiston de Kirwan,” Revue d’histoire des sciences 53 (2000): 235–63 and Francesca Antonelli, Scrivere e sperimentare. Marie-Anne Paulze-Lavoisier, segretaria della ‘nuova chimica’ (1771–1836) (Rome: Viella, 2022), 163–75.

34 “On ne conçoit pas comment, sans expériences, et manquant d'un grand nombre de données préliminaires, Jean Rey a pu s'élever à ces conséquences par la seule force du raisonnement.” Lavoisier, Œuvres, vol. 2, 100.

35 “Cette théorie, à laquelle j'ai donné de nombreux développements, en 1777, et que j'ai portée, presque dès cette époque, à l'état où elle est aujourd'hui, n'a commencé à être enseignée par Fourcroy que dans l'hiver de 1786 à 1787; elle n'a été adoptée par Guyton Morveau qu'à une époque postérieure; enfin, en 1785, Berthollet écrivait encore dans le système du phlogistique. Cette théorie n'est donc pas, comme je l'entends dire, la théorie des chimistes français, elle est la mienne, et c'est une propriété que je réclame auprès de mes contemporains et de la postérité. D'autres, sans doute, y ont ajouté de nouveaux degrés de perfection, mais on ne pourra pas me contester, j'espère, toute la théorie de l'oxydation et de la combustion; l'analyse et la décomposition de l'air par les métaux et les corps combustibles; la théorie de l'acidification; des connaissances plus exactes sur un grand nombre d'acides, notamment des acides végétaux; les premières idées de la composition des substances végétales et animales; la théorie de la respiration, à laquelle Seguin a concouru avec moi.” Lavoisier, Œuvres, vol. 2, 104.

36 Étienne Guyon, ed., L’École Normale de l’An III. Léçons de physique, de chimie, d’histoire naturelle. Édition annotée des courses de Haüy, Berthollet, Daubenton (Paris: Editions Rue d’Ulm, 2006), 259ff.

37 Maurice P. Crosland, The Society of Arcueil: A view of French Science at the Time of Napoleon I (London: Heinemann, 1967).

38 Louis Jacques Thénard, Traité de chimie élémentaire théorique et pratique, 4 vols. (Paris: Crochard, 1813); Louis Joseph Gay-Lussac, Cours de chimie, 2 vols. (Paris: Pichon et Didier, 1828).

39 Dumas published his history of chemistry in the Léçons sur la philosophie de la chimie professes au Collège de France (Paris: Eberard, 1837); his textbook Traité de chimie appliquée aux arts (1828–1846), 8 vols. (Paris: Béchet jeune, 1828–1846) did not contain any historical digression.

Additional information

Notes on contributors

Marco Beretta

Marco Beretta is Professor of History of Science at the University of Bologna. Together with Paolo Brenni he has recently published The Arsenal of Eighteenth-Century Chemistry. The Laboratories of Antoine Laurent Lavoisier (Leiden: Brill, 2022). Email: [email protected]

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