RESUME
Cet article se propose de montrer l’importance de la théorie de la typologie lexicale définie par M. Herslund et I. Baron pour comprendre l’évolution des langues romanes. Son point de départ se fonde sur les catégories traditionnelles de la typologie linguistique – langues isolantes, langues agglutinantes, langues flexionnelles – et il montre que le passage d’un type à l’autre se fait de manière cyclique, en intégrant les acquis du passage d’un type à l’autre. Il prend en compte ensuite les principes théoriques de la typologie lexicale de I. Baron et M. Herslund en mettant en évidence la pertinence de leur approche, même si la relation de densité entre les verbes et les noms est mise en question pour l’analyse des langues romanes. En prenant appui sur la théorie du mot en psychomécanique du langage et, plus particulièrement, sur la construction du mot en Langue et en Discours, et en intégrant totalement la dimension diachronique, cette étude aboutit à une nouvelle opposition entre langues pré-discursives (langues isolantes / langues exocentriques) et langues discursives (langues agglutinantes et flexionnelles / langues endocentriques).
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Notes
1 Par exemple, les formes verbales it. vengo, vieni, viene et esp. vengo, vienes, viene sont rendues en français par je vien(s), tu vien(s), il vien(t), on vien(t) … mais cela peut aller jusqu’à l’identité entre le radical lexical du verbe et celui du nom : je marche, tu marche(s), il marche, on marche … et, pour le substantif, la marche, les marche(s).
2 Chez Gustave Guillaume, le concept de Langue est étroitement associé à celui de système : la Langue – toute langue – est dans son ensemble un vaste système intériorisé d’une rigoureuse cohérence. Pour lui, le Discours est tout ce qui résulte d’un acte d’expression ou d’une série d’actes d’expression.